En cette nuit d'été, l'étrange clairière est le théâtre de l'inextricable problème amoureux d'Hermia qui aime Lysandre mais à qui son père préfère Démétrius. Avant de s'enfuir dans cette forêt avec son bien aimé, elle se confie à son amie d'enfance, Hélèna, qui est follement éprise de Démétrius. Mais Démétrius veut épouser Hermia. Dans le même temps, Obéron s'emporte, en proie à une terrible querelle avec Titania, la reine des elfes. Un acteur amateur de la troupe de théâtre qui prépare un spectacle pour les festivités des noces de Thésée et d'Hyppolita, subit l'enchantement vengeur d'Obéron et, affublé d'une grotesque tête d'âne, séduit la reine Titania. Puck, le lutin malicieux, l'esprit de la forêt, réoriente à sa fantaisie les désirs de tout le monde.
La scénographie s'enferme dans le clair obscur d'une nuit d'été, une spirale dont le cœur est la clairière, peuplée de fées et d'elfes. Point de convergence de l'ambivalence des trois univers voulus par Shakespeare et qui devient la scène d'un théâtre onirique.
Cette adaptation du Songe d'une Nuit d'Eté découpage subtil où le parti pris de l'interprétation unique (une seule comédienne) installe Puck au centre de la pièce, apporte un éclairage inhabituel, original, à l'oeuvre de Shakespeare, rendant, peut-être, l'appréhension plus aisée en permettant à l'esprit de pénétrer plus allégrement ce monde onirique.
Le mot du metteur en scène : un théâtre dans le théâtre. Comme le suc d'un filtre magique, la « mise en abîme » est subtilement distillée par le malicieux Puck, l'esprit de cette forêt. Lutin facétieux, malin, manipulateur,
à l'image du marionnettiste qui tire les fils animant ses marionnettes, tout à son gré, Puck donne vie aux personnages. La clairière n'est autre que le castelet qui s'accommode de tous les désordres de l'amour, désirs inconscients, inavoués, conflits amoureux, éphémères intrigues, inextricable nœud freudien. Dans la confusion des sens et des corps, le malicieux Puck, tel Éros, est l'esprit de cette onirique nuit d'été.